« Quatre femmes : quatre
passions »
Textes réunis par Cristina Jarque
(debajo del francés está la traducción en inglés)
Gorana Bulat-Manenti
La femme, fut la face cachée, longtemps
honteuse de l’humain. En lui rappelant son incomplétude dont il ne voulait rien
savoir, en dévoilant ses désirs
inconscients, ses tentations et ses fêlures, elle fût bannie de la vie
publique, sa parole fût considérée comme dangereuse, car remettant l’ordre
phallique en question, avec lui le rationnel, le logique. La question qu’est-ce qu’une femme est dans la
psychanalyse accolée à celle qu’est-ce qu’un père, elle ouvre à l’amour, à la
vie avec ce qu’elle comporte de passionnant. Dans le
patriarcat un père tout-puissant dans son imposture sert de paravent
à une autre imposture, celle de la
toute-puissance maternelle. Interroger le féminin déstabilise cet édifice fait
de mensonges, il risque de s ‘écrouler tel un château de cartes !
Alors, on crie au danger, on traque la sorcière, on brule l’impertinente, et
malheur suprême, on se trahi en la trahissant ! Le livre« Quatre femmes : quatre
passions » montre avec une finesse et une dynamique soutenue le chemin difficile du féminin, celui qui libère aujourd’hui son
élan et peut circuler : au delà du pénis, le phallus, symbolique, seul
porteur de la vérité, n’appartenant à personne en particulier, transmis avec le
nom de génération en génération, change le monde. Lorsque le symbolique n’est
pas entravé par le pulsionnel portée par l’imaginaire mensonger, l’intelligence
respire, s'énonce, s’exprime.
Chacune des quatre femmes, chacune des 19
femmes qui ont participé à ce magnifique ouvrage, dont la force égale la
beauté, s’assemblent pour reconnaître ce féminin troublant, innovant, attaquée,
car insupportable, empêchédans son désir de fraicheur, de nouveauté.Ce livre
montre comment quelque chose de la femme
ressemble à la parole : comme elle la femme est évanescente, comme une
œuvre d’art elle est contradictoire, comme la vie elle est imparfaite et
faillible, mais toujours en devenir, émouvante ! Elle ouvre la porte
aux mondes inconnus, donne accès aux énigmes jusque là interdites, elle
inspire et anime la vie, lorsqu’on
l’autorise. Cet
ouvrage plein d’une énergie nouvelle, montre aussi comment, lorsqu’on la brime
une femme, ellesait entamer des lutes, gagner des batailles qu’on croyait
perdues , exister là ou on la croyait morte !
Je vais simplement rappeler le destin de
Camille Claudel, emprisonnée, piégée dans la place d’objet de jouissance de sa
mère et ensuite de son amant, incarnation d’une figure masculine aimante mais
aussi paradoxalement et tragiquement haineuse. Pour contourner cette haine,
pourexister, Camille crée dans une masse
pétrifiée, dans un roc de marbre indifférencié, une entame d’amour, de passion
,qui va lui permettre d’arracher son corps au maternel indifférencier et lui
donner forme. Elle va chercher la faille du féminin, le manque pour pouvoir
sculpter, à partir de ce vide improbable, bâtir, former aussi son propre corps.
La femme habite le manque, tel un lapsus ou un rêve, pour créer et affirmer
l’inconscient, contesté, interdit, bafoué, pour s’appuyer sur lui dans son
œuvre. Comme la parole elle s’appuie sur le refoulement d’un cri, sur son côté sombre, oublié.Frida Calo va
transformer sa faiblesse, toute féminine en une force dont la vigueur dépasse
l’entendement, Juana de Castilla et
Térésa de Avila vont implorer le vide du ciel pour pouvoir conter sur ce manque qui seul permet
de désirer, demandant à Dieu d’être leur complice dans la création de ce rien
nécessaire à la vie.
La psychanalyse qu’explore l’inconscient, découvre
que la peur du féminin a quelque chose de pathologique, que cette peur peut
exister autant du côté de la femme que du côté de l’homme. Freud articule le
complexe d’Œdipe au complexe du féminin et en fait le pivot de la vie psychique
humaine autour duquel vont se départir le normal et le maladif, la réalité et
le délire : le livre des 19 femmes, ce t ouvrage riche et dense sur quatre
femmes exceptionnelles, explore avec fraicheur et intelligence la question
délicate et sensible de leurs vies passionnantes et tourmentées. Il gagne a
être lu car il évite le piège militant,
il ne revendique rien, ne serait-ce que le droit à l’étonnement.
Four women: four passions
Texts collected by Cristina Jarque
Intervention by Gorana Manenti
Woman was for a long time, the broken and shameful face of man. By being the reminder of his lack (that of which he does not want to
know anything about), by bringing back his unconscious desires, his
temptations, his cracks; she would be banned of public life, her word would be
considered dangerous because she brings back the phallic order and questions with it rationality and logic.
The question of what woman is,
in psychoanalysis, goes related to what is father which opens something up to love, to life and to
that which conforms the pasionate. In
patriarchy, an omnipotente father, in his imposition, serves as a screen to
another imposition: that of maternal omnipotence.
To question femininity destabilises those edifices, made of lies,
putting them at risk of falling down
like a castle made of cards! So, one
cries in danger, hunts the witch, burns the impertinent, the supreme misfotune;
one is betrayed in betrayal!
The book “Four Women: Four Passions” shows with a sustained finesse
and dynamism, the difficult path of femininity, that which frees today its
ímpetus and can circulate, in place of the penis, the phallus, the symbolic as the only carrier of truth
(not owned by anyone in particular) and transmited through the name generation
after generation. That is what changes
the world.
When the symbolic is not obstaculised by the drive carried by the
untruthful imaginary, then intelligence can breathe, be articulated, be
expressed.
Each one of the four women, each one of the 19 female authors that
have participated in this magnific ouvrage, where beauty has equalled strength;
have gathered to recognise this disturbance, innovative and victimised quality
in femininity because it is unbearable. Which was being avoided by the desire
for freshness and novelty.
This book shows how something of woman resembles the Word. Like it, woman is evanescent. Like a work of art she is contradictory. Like life she is imperfect and vulnerable but
always a work in progress, moving!
She opens the Doors to unknown worlds, gives access to somehow
forbidden enigmas, she inspires and animates life…when we authorise her! This ouvrage filled with new energy, shows
also how, when woman is victimised, she can initiate her own Rights, win
battles we thought were lost and exist where we thought she was dead!
I will simply recall Camille Claudel´s
destiny. Imprisoned, trapped in a place of the object of jouissance of
her mother and then of her lover. He who
was an incartation of a masculine loved figure but also that of a hated one…
Paradoxically and tragically, to contain this hatred, to be able to exist, Camille
created, in a petrified mass, an undifferentiated piece of Marble a beginning/a
start of love, of passion. This will allow her to ploke her body out of her
undifferentiated maternal body so to shape her own.
She will look for the faillure in the feminine, the lack, to be able
to sculpt from that improbable void and to construct her own body. Woman inhabits the lack, as in a lapsus, as
in a dream, to create and affirm the contested, prohibited, denied unconscious;
to rely on it for her own work.
Like the Word, she relies on the rejection of a cry, in its dark side,
forgotten. Frida Kahlo will transform
her weakness, all feminine, into a force where vigor surpasses understanding.
Juana de Castilla and Teresa de Avila, will implore the void in the
sky so to be able to count on this lack that only allows to desire, begging God
to be their complice in this creation of a nothin´g so necessary to life.
The feminine is perpetual invention, never defined once by all. Psychoanalysis which explores the
unconscious, discovers that the fear of the feminine has got something of pathological
but that this fear can exist on both the masculine and feminine sides. Freud elaborated the Oedipus complex to the
feminine complex and in fact as the pivot of psychical human life; around which
normality-illness and reality-delusion find a division. The book
of 19 women, this rich and dense work about these four exceptional
women, explores with freshness and inteligente the delicate and sensitive
question of their pasionate and tormented lives. It must be read because it avoids any forced
arguments, it reivindicates nothing apart from its right to astonish.
Traducido al inglés por Astrid Zeceña
Relectura y correcciones por Jessica Nahmias
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