ANGUSTIA Y PERVERSIONES COLOQUIO DE LA FEP EN MADRID

Agradecemos a todo el equipo de Lapsus de Toledo por la organización, el apoyo y la solidaridad en este coloquio. Asimismo a Rosa Almoguera y a la Fundación Ortega Marañón al igual que a Jesús Muñoz y a Editorial Ledoria.



MESA REDONDA DE LAPSUS DE TOLEDO EN MADRID

¿QUÉ ES ESO QUE SUELE LLAMARSE  
ATRAVESAR EL FANTASMA?  
QU'EST-CE QUE C'EST CE QU'ON APPELLE  
LA TRAVERSÉ DU FANTASME ?
REFLEXIONES SOBRE EL FINAL DE ANÁLISIS Y LA CONCLUSIÓN DE LA CURA
Intervinientes: Cristina Jarque, Lola Burgos, Soledad Godano, Gérard Pommier, Gorana Manenti, Roland, Chemama, Luigi Burzotta, Hans Saettele, José Eduardo Tappan, Jean Claude Aguerre, Christian Hoffmann, Alfonso Gómez Prieto, Belén Rico, Marcelo Edwards

,

POURQUOI LA PERVERSION ANGOISSE-T-ELLE ? (Colloque de la FEP à Madrid)

Gérard Pommier

Je vais aborder le problème de l’angoisse provoquée par la perversion à partir de la psychopathologie de la vie ordinaire. La question du voile islamique, qui a agité la société française dans les dernières décennies, en donne un exemple. La féminité pose spontanément une énigme, il est inutile d’obliger une fille à se voiler, elle voilera d’elle-même cette féminité à sa manière, justement pour la montrer. Ce voile éventuel est tissé dans la même étoffe souple que le refoulement. Et pourtant l’histoire montre qu’il peut se transformer en répression de fer. Il représente alors un symbole « crucial », à la croisée de son refoulement spontané et de la répression du désir « du » père,. Le voile est devenu culturel après avoir été un excitant, lui qui fut d’abord au service du désir. Le signe de l’interdit du père, étincelle d’une excitation transgressive, s’est métamorphosé en celui de sa jalousie répressive. Il existe d’autres symboles dressés à la croisée de la répression et de l’érotisme. Comme le voile, ils déclenchent d’un côté l’excitation à titre de fétiches, et de l’autre ce sont des instruments répressifs. Ainsi de l’érotisme du pied féminin, qui a pris la forme d’une répression en Orient, et d’une séduction en Occident. Des contraintes psychiques identiques se sont imposées sous des formes contraires en des pôles opposés de la planète. Louis XIV fut - paraît-il - le premier à mettre des talons hauts, lui que sa courte taille empêchait de toiser ses courtisanes à sa guise. Le Roi Soleil aurait ainsi inventé sans le vouloir un fétiche, lorsque les femmes lui emboîtèrent le pas et chaussèrent elles aussi des escarpins. Les talons hauts font depuis trembler les hommes, dont certains en font le centre solaire de leur excitation. A Paris, en courant comme elle peut sur ses hauts talons, une femme peut penser à ses sœurs chinoises, dont les pieds furent si longtemps bandés. Pourquoi cette prédilection pour les pieds torturés  des patriarches de l’Empire du Milieu ? Si l’on ose dire, pieds bandés pour bander, cette réduction du pied à celui d’une petite fille fut la source de leur excitation.[1] Si deux cultures qui s’ignorèrent à ce point, celle de la Chine et celle de l’Occident, se passionnèrent pour le pied féminin, c’est que les invariants de l’inconscient sont des créations subjectives autonomes. Mais ce qui fut excitant à Versailles, fut répressif à Pékin. Dans le bric à brac des bizarreries de la sexualité, un fétiche désigne cet accessoire qui provoque l’excitation et même parfois à lui seul une jouissance complète. C’est la chaussure à talons hauts, un certain habit, la lingerie, une cravache etc. Cette définition restrictive enferme le fétichisme dans un cadre étroit, alors qu’il a un rôle universel, au point de croisement du refoulement et de la répression. Il émarge au tableau des perversions, mais aussi à grande échelle à la panoplie érotique d’une culture. Chacun en use plus ou moins pour feinter son refoulement. Le fétiche se fond souvent dans le décor, sans que l’on sache d’où il vient et pourquoi il commande du haut de son impersonnalité. Car il commande l’intimité profonde de l’érotisme, et il fournit un bel exemple du formatage culturel de la sexualité, cher à Judith Butler : s’il existe un terrain où « l’imitation » montre sa grande efficacité pratique, c’est bien celui de l’affichage de toutes sortes de fétiches. 

ANGUSTIA Y PERVERSIONES (Coloquio de la FEP en Madrid)

Gorana Manenti


Dans la question préliminaire, Lacan  souligne le désastre que pour Schreiber présente la rencontre du Autre non barré, le père incarné le père préhistorique mythique de Totem et tabou. Souvent c’est une sorte de paranoïa du praticienqui va en premier se mettre en travers, barrer la route à l’accès d’analyse d’un psychotique. Une analyse qui restera d’ailleurs complexe et imprévisible puisque son tracé n’est pas continuellement balisé par le ressort du fantasme facilement repérable chez le névrosé. Par exemple cette paranoïa pourrait se manifester chez l’analyste dans un accès d’envie irrépressible de faire le père en se voulant éducateur, distant, froid, hautain, en passant toutes les séances dans un silence, vécu par le psychotique comme menaçant.Ces postures peuvent, chez un névrosé, provoquer une régression pulsionnelle et des rêves utiles, le pousser à conquérir son nom, sa place, à rivaliser avec ce père « fort » tandis que chez le psychotique cette attitude d’incarner le grand Autre va boucher les passages vers la possibilité d’une respiration subjective, rétrécir son espace subjectif déjà réduit et amener l’effondrement de son édifice psychique.
« L ‘homme de la télé » m’aime ! »
Je vais évoquer brièvement un cas clinique. Pardonnez-moi parce que je vais le condenser et il va être méconnaissable, ce qui est très bien aussi.  
Une femme fragile, jolie, intelligente, est venue pour parler de sa relation avec son mari, qui, depuis un certain temps, montre des signes d’une maladie relativement grave, ce qui l’angoisse beaucoup. Elle me dit qu’elle a fait plusieurs « tranches » d’analyse, et que maintenant avec moi elle veut refaire « un tour ». Elle annonce qu’elle vient un peu en touriste, visitant plusieurs analystes. Un jour elle me prévient  qu’elle a informé son précédent analyste du fait qu’elle voulait le quitter. Et effectivement cet analyste me téléphone très rapidement pour me dire : «  Surtout, vous ne me la renvoyez pas, comme vous avez essayé de faire ! C’est une hystérique épouvantable, elle met tout le monde en échec, c’est une séductrice, elle est fatigante, si vous-voulez bien vous en occuper, aucun problème, au contraire ! ». Et d’ajouter: « Sachez qu’elle m’a fait une très mauvaise réputation, en racontant à tout le monde qu’elle est en analyse avec moi et comme elle se met dans les états pas possibles et comme elle est très impressionnante, je ne tiens pas particulièrement à ce qu’elle revienne. » 

A QUELLE ANGOISSE RÉPOND NOTRE PERVERSION ORDINAIRE ? ( Colloque de la FEP à Madrid )



Roland Chemama
Dans un article écrit pour le livre Miedo,sufrimiento y angustia, que Cristina Jarque a organisé, j’ai introduit l’idée d’une « nature double de l’angoisse ». Nous sommes en effet fondés à y voir à la fois l’angoisse devant une perte, devant un manque (ce que Freud désignait comme angoisse de castration) et l’angoisse qui – selon Lacan - se profile quand le manque se met à manquer. Si je tente ainsi, non pas d’opposer, mais de joindre, ce qu’il y a de plus vif dans l’approche de Freud et dans celle de Lacan c’est parce que cette démarche me paraît essentielle pour notre clinique. Comment cela ? Je dirai d’abord, pour introduire le point de vue clinique, que l’idée freudienne d’une angoisse devant la castration inclut sans doute nécessairement l’idée d’une castration mal assurée. Après tout si la castration était vraiment assurée pour le sujet, si elle s’était opérée de façon complète, pourquoi serait-il angoissé ? Il ne risquerait plus rien ! Il me semble plutôt que dans une circonstance qui évoque la castration, en tant que renonciation qui permet le désir, le sujet va percevoir, plus ou moins confusément, qu’il n’est pas sûr que l’opération se soit opérée de façon complète.

Cette idée d’une castration qui n’opère pas pleinement, nous y sommes sans cesse confrontés dans notre pratique, parce qu’il n’est pas toujours facile de savoir ce qui angoisse vraiment tel ou tel sujet. Veut-il être débarrassé de  l’objet auquel il aurait dû renoncer et que les particularités de son histoire ont laissé présent, ou partiellement présent, cet objet qui continue à l’encombrer comme a pu le faire, par exemple, la sollicitude d’une mère qui était toujours « sur son dos » ? Ou alors est-il angoissé parce qu’il a l’espoir de garder « ce qui reste », ce qui porte la trace d’une relation privilégiée à sa mère, à laquelle il n’arrive pas à renoncer ?  Dans ma pratique c’est une question que je rencontre souvent. Peut-être d’ailleurs le sujet est-il angoissé du fait qu’il se situe entre ces deux positions, qu’il est en quelque sorte divisé entre ces deux positions.

Je pourrais, en ce qui concerne la description de ce que j’appelle l’angoisse au double visage, en rester là. Mais je crois qu’il y a ici une donnée fondamentale pour le sujet, qui éclaire notre position ambiguë par rapport au désir. Le sujet peut en effet craindre voir s’évanouir son désir, d’autant que celui-ci, courant de signifiant en signifiant, se dérobe sans cesse. Mais ne faut-il pas dire aussi que l’homme craint d’accéder à l’objet de son désir, et d’en tirer une jouissance peut-être trop grande, parce que la jouissance, quand on s’en approche trop, peut être brûlante, destructrice ? En ce sens l’angoisse n’est évidemment pas un phénomène parasitaire, qu’il faudrait se presser de dissiper. Elle renvoie à une division fondamentale pour le sujet. Pour tout dire, l’angoisse me paraît en ce sens, et c’est ce que j’affirme pour finir dans mon article, posséder une valeur anthropologique tout à fait particulière, elle me semble caractériser l’homme dans son rapport au désir, l’homme en tant que parlêtre.

ACONDICIONAMIENTOS PERVERSOS EN LAS FRONTERAS DE LA ANGUSTIA (Coloquio de la FEP en Madrid)



Alfonso Gomez Prieto 
Los pacientes que actualmente acuden a consulta me ayudan a reconstruir sus vidas desde niños, a escuchar en sus palabras los enigmas de sus invenciones eróticas y sus elecciones de objeto. La famosa fórmula freudiana, “la neurosis es el negativo de la perversión”, parece insuficiente para comprender lo que hay de complejo en la desesperación que se entremezcla en la práctica perversa en la que se podría prescindir de la relación amorosa. Estamos hablando de una angustia originaria, del peligro de desaparecer en el otro y de desear esta desaparición, esta muerte psíquica ante la cual el sujeto humano, infantil y frágil inventará toda suerte de guiones para escapar. Así nacen tanto las creaciones de la sexualidad perversa como la perversidad cruel que intenta controlar el peligro que representa el otro. El perverso trata de convencerse y de convencer a los demás que él posee el secreto del deseo sexual. Lo despliega a través de diversas máscaras en el espectáculo de su creación erótica. ¿Cuál es en realidad ese secreto?. El secreto, en su aspecto inconsciente es simple: No hay diferencia entre los sexos. Para la conciencia del sujeto, por supuesto hay diferencia de sexos, pero estas no tienen una función simbólica y no son ni la causa ni la condición del deseo sexual. El juego sexual frenético del perverso oculta un sentimiento depresivo. Algunos perversos son más aptos para recordar el momento inevitable de la desilusión, ya que el castillo de cartas de la promesa incestuosa se derrumba. Para llenar ese vacío brutal surge el juego sexual, que pone máscaras a los aspectos más angustiosos. El perverso narra su particular teatro en una suerte de diversión en technicolor donde podemos descubrir casi invariablemente en el fantasma inconsciente que el castrador es la madre. La seductora que despierta el deseo es al tiempo el obstáculo para la realización. ¿Qué quiere la madre?: El  hijo de la madre idealizada ha podido creer que también era un niño ideal, el centro de su universo, hasta el momento de la revelación fatal de que el no posee la respuesta al deseo de la madre. Pero en el derrumbamiento tardío de su ilusión ya no sabe quién es para ella. En alguna parte debe existir un falo ideal, capaz de colmar a la madre. El padre seguramente no lo tiene (la madre rara vez lo reconoce como objeto de deseo sexual); el niño no desea volverse al padre ni identificarse con él. Pero este factor concuerda bien con el deseo del niño de creer en el mito de un padre castrado, no existente. La madre del futuro perverso es muy probable que denigre también la función fálica del padre. La normalidad, diría el perverso, es el “Eros castrado”, erigiendo su sabiduría sobre el deseo sexual. Hay una nueva clínica que vemos los psicoanalistas en estos albores del siglo XXI y que tendría que ver con esto de lo que les hablo. Es el odio por la falta como tal. Es una clínica basada en la imposibilidad de hacer y de ser Uno con el Otro. Es una clínica del vacío y del Antiamor.  Quisiera compartir y reflexionar con  ustedes lectores mi inquietud ante los retos a los que esta nueva clínica que se nos presenta nos confronta a los psicoanalistas en nuestra práctica cotidiana. 

LA ANGUSTIA DEL OTRO COMO CONDICIÓN EXIGIDA. A partir de "Nueve semanas y media" de Adrian Lyne (Coloquio de la FEP en Madrid)



Cristina Jarque
 "La experiencia fisiológica demuestra que el dolor es de un ciclo más largo desde todo punto de vista que el placer, puesto que una estimulación lo provoca en el punto donde el placer termina. Por muy prolongado que se le suponga, tiene sin embargo como el placer su término: es el desvanecimiento del sujeto. Tal es el dato vital que va a aprovechar el fantasma para fijar en lo sensible de la experiencia sadiana el deseo que aparece en su agente."
Jacques Lacan (Kant con Sade, Escritos 2 pág. 753, Siglo XXI, México, D. F., 1971).

La analizante, a quien llamaré Paula es una mujer que ronda los 55 años. Desde la primera cita deja claro que la causa de su sufrimiento es la relación amorosa que mantiene con un hombre al que llamaré Carlos. Paula me pregunta si he visto la película de Adrian Lyne (que tuvo mucho éxito en su momento) y que se tituló: Nueve semanas y media. Dice sin tapujos que la suya, es una historia muy parecida a la que recrea ese filme. Recordemos que esa película tuvo como protagonistas a Mickey Rourke y Kim Bassinger, ambos reconocidos (en su época de gloria) por su belleza y poder de seducción, lo que se conoce como sex symbol. Nueve semanas y media narra la relación entre John y Elizabeth, una pareja que vive una historia de amor bastante polémica y complicada porque tiene componentes difíciles de entender que están relacionados con el campo de la perversión.
Paula me habla de Carlos: ella dice que su vida amorosa es parecida a la de Elizabeth, o más bien, corrige ella, Carlos es parecido a John. Cuando le pregunto por qué, ella me relata una escena donde según me dice, está presente la necesidad de John de lo que ella llama: sacar la angustia de Elizabeth a toda costa. La primera escena que me narra es la de la feria. En esta escena John hace subir a Elizabeth a un juego, el juego conocido como la rueda de la fortuna o la noria. Elizabeth de manera confiada se sube al juego, pero, para su sorpresa y asombro, John no se sube con ella, la deja sola. Acto seguido, John va donde el hombre que maneja el juego y le dice que cuando la chica esté en la parte alta detenga el juego. El hombre así lo hace y entonces John decide dejar a Elizabeth en lo más alto del juego detenida... suspendida - dice Paula - llorando sin parar, mientras me sigue narrando la escena.
¿En qué se parece John a Carlos? Le pregunto yo, y ella me responde: en que hay algo perverso dentro de él, hay algo… obscuro… como si gozara con hacerme daño, como si tuviera un placer perverso por provocar mi angustia a propósito. Paula introduce en su discurso componentes interesantes que nos van a permitir elaborar una reflexión en torno al fascinante tema de las perversiones que siempre están presentes en todas las relaciones de amor. Más presentes en unas que en otras, claro está, pero siempre hay un vínculo entre el amor, el deseo y el campo perverso. ¿Por qué? Pues porque las observaciones que podemos hacer desde la clínica psicoanalítica nos permiten dar cuenta de lo que Freud nos dejó por escrito: que todas las fantasías sexuales están relacionadas con lo prohibido y por ello, con el campo de las perversiones. Desde un principio Freud pudo comprender que el niño era perverso polimorfo, y aunque esa afirmación no fue del agrado de nadie, Freud no se retractó. Lo que hoy en día resulta interesante es poder determinar qué es lo que ocurre después, es decir, cuando el niño deja de ser niño y se convierte en adulto. ¿Qué ocurre con su vida psíquica? 

A SAINTE MERE, FILS PERVERS... ( Colloque de la FEP à Madrid )


Ou: comment interroger la perversion au féminin?
HERVÉ BENTATA 


Introduction.
"A Sainte Mère, fils pervers". J'ai beaucoup recherchéla référence de cette citation de Lacan, je ne l'ai pas trouvée. Pourtant, je me souvenais de l'avoir entendue citée dans les années 70 par Lucien Israël dans son séminaire  àStrasbourg. Mais, ce que j'ai retrouvépeut déjànous poser question. En effet, les psychanalystes en général évoquent cette formule en disant qu'elle est fréquemment utilisée par Lacan, mais sans donner aucune référence précise . Or la seule référence que vous pouvez trouver, et qui est d'ailleurs celle que j'ai dûentendre au séminaire dIsraël, est la suivante : "A sainte femme, fils pervers". Lacan l'évoque dans la séance du 13 novembre 1968  de son séminaire D'un Autre àl'autre.

Ce lapsus d'écoute reste donc àinterpréter, au-delàde l'évidence qu'il paraît  plus commode pour un névrosébanal d'envisager une Sainte Mère qu'une sainte femme. Et c'est ce qui gît au tréfonds de ce lapsus et de cette formule que je me propose de déplier aujourd'hui àpartir de fragments cliniques de cure avec deux jeunes adultes ainsi qu'àpartir d'une situation rencontrée dans ma  clinique avec des mères et de très jeunes enfants.  Une telle clinique permet d'envisager statu nascendi ce qu'il en est du lien mère enfants et de ses avatars possibles que ce soit vers la psychose, la perversion ou simplement vers la névrose.

Et, chemin faisant se posera la question de la perversion au f
éminin au travers de la question de l'abus maternel et des différentes formes qu'il prend.

GLISSEMENTS PROGRESSIFS DE LA PERVERSION



Jean Claude Aguerre
Les concepts psychanalytiques, depuis l’existence de la psychanalyse,se sont toujourslargement répandus dans la population. Beaucoup de ces termes ont été intégrés dans le langage du grand public, lequel leur a attribué une définition propre à côté de l’acception originelle des praticiens de la psychanalyse. Dans le grand public, chacun sait ce qu’est un complexe. Une personne complexée est une personne timide, inhibée, peu sure d’elle même. Une personne au comportement curieux, qui ne semble pas s’assumer est, bien sûr, un refoulé. Psychoses, névroses et perversions sont également des termes familiers du discours courant. Si alors la psychose renvoie parfois à la folie, elle est aussi curieusement synonyme de peur. Ainsi on entend que tel événement a crée une véritable psychose dans le pays (je parle de ce qu’on entend en France, je ne sais s’il en est de même en Espagne). Le névrosé lui, reste quelqu’un de malade, mais l’idée d’une structure psychique n’est là claire pour personne. La perversion reste à mon sens le terme le plus problématique. Pour le grand public, le pervers est l’être le plus abject de la société, et sa définition ne pose de question à pratiquement personne. La grande difficulté est que justement ce terme a connu dans nos cénacles un glissement particulièrement difficile depuis les premières approches freudiennes. Avec Freud qui définit la perversion comme une structure, à coté des névroses et des psychoses, elle aurait dû perdre toute valeur péjorative. Sauf que ce n’est pas le cas. La connotation morale reste dominante à côté de la prise en compte d’une question de structure elle, dépourvue de référence au bien ou au mal. Un pervers est un personnage qui inspire le dégout. C’est quelqu’un de pas fréquentable. On peut même dire que dans le discours courant, c’est peut-être le terme le plus dégradant pour un sujet. En même temps il s’éloigne de plus en plus des déviations sexuelles qu’il était censé définir au départ. Rappelons Kraft Ebing : Est perverse toute extériorisation de l’instinct sexuel qui ne répond pas au but de la nature, i.e. à la reproduction. (chaque fois que l’on a une relation sans chercher à engendrer on serait pervers). Kraft Ebing  divise les perversions en deux groupes : celles où le but de l’action est perverse – sadisme, masochisme, fétichisme, exhibitionnisme- et celles dont l’objet est pervers, l’action étant le plus souvent en conséquence – homosexualité, pédophilie, gérontophilie, zoophilie, autoérotisme -. [1]C’est au demeurant la même classification que retiendra Freud en 1905 dans le premier des trois essais sur la théorie du sexuel[2]. Les déviations sexuelles seront définies en fonction de leur but et de leur objet.  Si cette approche permettra à Freud de développer son travail sur les pulsions partielles, il n’en reste pas moins que ce qui est repéré comme pervers était une déviation sexuelle.

SOBERBIA Y PERVERSIÓN (Coloquio de la FEP en Madrid)



Lola Burgos
La soberbia es un nombre del narcisismo. Y la soberbia también es el nombre de un pecado, y no de un pecado cualquiera. Según la doctrina cristiana, es uno de los siete pecados capitales.
En la Etica de Spinoza se dice que “la soberbia consiste en estimarse a uno mismo, por amor propio, en más de lo justo”; y añade: “...del contento de si mismo brota la soberbia, de la humildad (brota) la abyección”.
            Para acotar cuales son las posibles relaciones entre soberbia y perversión, circunscribo a la soberbia en el marco de la perversidad o psicopatía, entendiendo éstas como aquellos comportamientos basados en transgresiones morales o sociales, y a la perversión en el marco de las conductas sexuales que suponen una desviación respecto al “acto sexual normal”. En un primer acercamiento intuitivo y popular, podemos decir que la palabra perversión tiene que ver con la conversión del bien en el mal. Popularmente su uso manifiesta un juicio moral. El acercamiento histórico-clínico, está representado por Krafft-Ebing y su obra  Psychopathia Sexualis, dedicada a las perversiones sexuales, y Kurt Schneider, que con su obra “Las personalidades psicopáticas” establece diez grupos de este tipo de personalidades, de los cuales “los fanáticos”, “los necesitados de estimación” y “los desalmados” van a aludir al campo semántico relacionado con la soberbia. Es Freud quien formaliza conceptos capaces de perfilar una teoría explicativa consistente entre sexualidad y psicopatología. Pero inconsciente y sexualidad no son ámbitos desconectados, sino que mantienen un estrecho lazo. La desvinculación de la sexualidad con la genitalidad y la inclusión en las pulsiones sexuales de las manifestaciones amistosas, cariñosas y amorosas, amplían notablemente la noción de sexualidad, hecho éste que lamentablemente ha sido entendido por algunos como un panegírico pansexualista. Sobre este tema se pronunció el propio Freud en su artículo de 1923 “Psicoanálisis y teoría de la libido”: “Al psicoanálisis... jamás se le ha ocurrido querer explicarlo todo y ni siquiera ha derivado la neurosis exclusivamente de la sexualidad, sino del conflicto entre las tendencias sexuales y el Yo”. Y es aquí donde encontramos uno de los puntos de cruce entre la perversión y la soberbia: la perversión del lado de las tendencias sexuales y la soberbia del lado del Yo. Otro punto de cruce: Freud en su ensayo “Introducción al Narcisismo”  y Lacan con su teoría del Estadio del Espejo, nos muestran que el narcisismo es constitutivo del sujeto hablante para sobrevivir y por ello es necesario investir al propio cuerpo de libido, tratándolo como objeto sexual. Como tal  el narcisismo es parte de la pulsión de vida. 

LO POSIBLE Y LO IMPOSIBLE EN LA PERVERSIÓN (Coloquio de la FEP en Madrid)



                                                                                      


José Eduardo Tappan
Freud llama perversidad polimorfa a la posibilidad de ser en el mundo fuera de las leyes de la naturaleza (necesidad, instinto y arco reflejo). Lo que caracteriza lo estrictamente humano es lo que ya no es puro y silvestre, posición que va más allá del bien y del mal ya que la perversidad polimorfa es entendida en un sentido extra moral. Se trata de una organización de la subjetividad en el demiurgo de la existencia, inscrita por una lógica simbólica estructurada a partir de la diferencia que comanda al Sujeto en su vida, y en su deriva constituye lo que llamamos el fantasma-fantasía, se trata de un mecanismo directamente relacionado con la creación de la realidad psíquica y del narcisismo. Tiempo, espacio, mundo y persona operan a partir de esas relaciones particulares con el lenguaje, formando el universo envolvente en el que se despliega el Sujeto, todo efecto de la perversión a las leyes de la naturaleza. Lacan propone que la neurosis, la psicosis y la perversión, deben ser entendidas como estructuras psíquicas relativas a la manera diferencial en que se encuentran sujetado el Sujeto al lenguaje, abandonando el plano empírico en que encontraba el psicoanálisis en sus días. Existen de esta manera, tres maneras posibles de determinación inconsciente, que son consecuencia de la manera en que ese Significante primordial opera en la cadena significante. Las reglas del sujetamiento y sujeción del Sujeto al lenguaje varían, caso por caso, pero no de manera arbitraria, existen reglas, operaciones que son comunes a unos y no lo son a otros, con lo que podemos establecer parámetros para distinguir tres clases de estructuras. En la estructura psíquica perversa el Sujeto, se encuentra determinado por una operación en que el Significante primordial, es decir, el de la diferencia, no limita, el sujeto queda sujetado al lenguaje, pero no impedido, delimitando el mismo espacio y la circulación del deseo y del goce, lo que le permite explorar el amplio espectro que se encuentra entre ambos, ese posicionamiento subjetivo es correlativo a la manera en que se encuentra estructurada su subjetividad, sin las limitaciones que operan en el neurótico como consecuencia de las reglas lógicas derivadas de la castración y de sus efectos que son la culpa y la angustia. La castración entendida como el interdicto sobre la prohibición al incesto, la prohibición a lo mismo para que opere lo Otro. Por lo que existe un conjunto finito de posibilidades lógicas para cada estructura. Ahora bien, y este es el tema central de la presente ponencia: el Sujeto no se encuentra al margen de sus contextos o circunstancias, alterna y se despliega en ellos, el Sujeto producido por el lenguaje anida en el habla y en los productos de la cultura, el Sujeto es esencialmente poroso, sus alternativas lógicas interactúan con aquellas que ofrece su ethos, o bien si la sociedad carece de éstas innova, pueden ser socialmente conservador o revolucionario, someterse o luchar, su condición estructural acota sus posibilidades lógicas para el juego de su ser en el mundo, se despliega por sus condiciones y sus límites, entre lo permitido y lo prohibido, con sus inhibiciones y sus síntomas. La lógica de cada estructura esencialmente se repite entre los sujetos determinados por la misma, aunque sus opciones se encuentren acotadas y en el caso de la perversión no limitada por los contextos.

TROUBLE DANS LA PERVERSION



Christian Hoffmann
Mon exposé est structuré en quatre parties, à savoir :
1-   La structure lacanienne de la perversion
2-   Le « discours pervers »
3-   Le néolibéralisme
4-   Peut-on parler d’un lien social - d’un discours – pervers dans une société néolibérale?
1- La structure lacanienne de la perversion :
         Dans son séminaire du 13 mai 1964 sur Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Lacan nous fait remarquer que c’est le fantasme qui soutient le désir, ce n’est pas l’objet qui est le soutien du désir. Ce qui nous permet de comprendre la condition de ‘’désirant’’ du sujet. Rêver de la perversion permet au névrosé de soutenir son désir, ça n’en fait pas un pervers. Lacan disait justement, « la perversion va au névrosé comme des guêtres à un lapin ». La structure perverse, comme le dit Lacan dans ce séminaire, est un effet inverse du fantasme, à savoir que le sujet pervers se détermine lui-même comme objet, et ceci dans sa rencontre avec la division subjective. Cliniquement, ça veut dire que dans cette rencontre subjective avec l’Autre, le sujet ne se divise pas, au contraire : il se fait l’objet pour la jouissance de l’Autre, sans le savoir.
         La pulsion sado-masochiste se constitue lorsque le sujet se fait l’objet de la volonté de l’Autre au bénéfice de sa jouissance. L’article de Lacan Kant avec Sade illustre sur cette identification déniée du sujet à l’objet.
         Dans son séminaire de 1968-69, D’un Autre à l’autre, Lacan consacre toute la séance du 26 mars 1969 à la « Clinique de la perversion ».
         Lacan commence par définir l’incomplétude de l’Autre par l’évacuation de la jouissance de ce lieu par le fait que l’Autre maternel en tant que premier Autre de l’enfant est soumis à la loi de l’interdit de l’inceste, interdit qui décomplète l’amour maternel de l’érotique. C’est ce manque dans l’Autre qui définit l’objet a de Lacan. Le jeu pulsionnel entre l’objet a et le manque dans l’Autre nous donne les coordonnées de la structure lacanienne des perversions. Lacan ne retient pas le « mépris pour l’autre » pour définir la perversion. Son point cardinal est que « le pervers se consacre à boucher le trou dans l’Autre ». L’Autre existe ainsi pour le pervers qui devient un ardent « défenseur de la foi ».

SCENARIO PERVERS D’UNE NEVROSE ORDINAIRE



Ou l'aménagement pervers d'une névrose apparemment hystérique                                                           
Monique Lauret
Un penchant particulièrement développé aux perversions fait partie des caractéristiques de la constitution psychonévrotique, nous dit Freud dans les Trois essais sur la théorie sexuelle. Il s’ouvre alors la possibilité d’en différencier une multiplicité de constitutions, selon la prépondérance innée de telle zone érogène et de telle pulsion partielle. Mais nous dit Freud : « Savoir si une relation particulière avec le choix de la forme de l’affection relève de la prédisposition perverse, c’est ce qui, comme beaucoup d’autres choses en ce domaine n’a pas été soumis à investigation.»[1].  Certaines cures particulièrement difficiles de structures apparemment hystériques peuvent nous amener à penser ces questions.
Je partirais d’un cas clinique dont la cure très difficile m’a amenée à réfléchir à différents points sur la perversion du névrosé, la question de la réaction thérapeutique négative et de la fin de l’analyse. Lilian est venue en demande d’analyse, il y a quelques années à l’âge de 40 ans. Elle était infirmière et vivait seule sans compagnon ni enfant dans une angoisse de solitude et d’abandon dans un fonctionnement masochiste avec une grande passivité à l’égard des autres, une mésestime de soi, une inhibition très marquée et un complexe d’infériorité. Elle souffrait alors d’insomnie depuis la plus petite enfance, de dépression évoluant depuis son entrée en 6° ayant nécessité une mise à l’époque sous Laroxyl ; mais le symptôme le plus marqué était gynécologique, des métrorragies invalidantes ayant nécessité plusieurs investigations invasives en cours d’analyse jusqu’à une hystérectomie. Sa vie affective et sexuelle était d’une grande pauvreté, une première relation sexuelle traumatique à 24 ans et un lien pendant deux ans à 26 ans avec un homme marié qui l’abandonnera sans explications.  La grand-mère maternelle tiendra pour Lilian une place de seconde mère exigeante. Que son sexe « coule » n’était pas nouveau mais évoluait depuis toujours, d’abord par une énurésie jusqu’à 11 ans, relayée par l’arrivée des règles et son cortège symptomatique. Lilian est fille unique, d’une mère non désirée et maltraitée par sa propre mère, violée à 20 ans par son patron, qui porte le nom d’une cousine morte, une « mère morte » selon André Green ; et d’un père frustre, qui avait vécu jusqu’à 40 ans avec sa propre mère, totalement absent et dénié dans le discours de sa femme. Une mère abusive narcissique avec sa fille, utilisée comme souffre « confidences » intrusives, à l’écoute à 13 ans des scènes de viol de sa mère ou de ses expériences de masturbation, dans un lien fusionnel qu’elle mettra des années à desserrer, lui permettant alors de voir et de communiquer enfin avec son père qui malheureusement débutera un Alzheimer au début de son analyse. Lilian incarne dans sa chair le sexe saignant de la mère. Elle dort dans la chambre de ses parents jusqu’à six ans, entend leur sexualité, « forcée » pour la mère. A six ans ils déménagent à Enceli, signifiant qui ressortira dans de nombreux rêves et elle se retrouve seule, « en ce li », dans sa nouvelle chambre où le symptôme énurétique débute. L’énurésie nocturne, fréquente se déroule dans un climat d’angoisses, de peurs et d’insomnie mais provoque l’arrivée de la mère qui la fesse et la met sur un bassin. Elle est surnommée la « pisseuse ». A huit ans, lors d’une consultation médicale pour l’énurésie, le médecin effectuera un geste traumatique pour elle, une pénétration urétrale avec un mandrin. Traumatisme sexuel qui fixera le fantasme d’être l’objet exposé nu dans un lit d’hôpital, le bassin surélevé sur lequel de nombreuses personnes lui font une irrigation du périnée. Un grand nombre de rêves se sont déroulés sur ce thème représentant une petite fille handicapée. Construction du moi idéal, i(a), dont elle commencera à se diviser dans l’avancée de l’analyse, un des rêves actera psychiquement cette avancée : « elle est sur un lit les jambes surélevées, on lui met un bassin et on la traite avec des irrigations sur le périnée, elle voit alors une petite fille handicapée qui est mise sur le bassin, puis elle se retrouve extérieure à la scène, à assister à côté de ses parents. Le moi se retrouve dans plusieurs personnages du rêve dit Freud, le passage à l’extériorité de la scène signant la division. 

PERVERSION ET SES AVATARS (Colloque de la FEP à Madrid)



ASPASIE BALI
 Pour jouir, il faut un corps…
Lacan : Le savoir du psychanalyste,  4 novembre 1971



Pour aborder divers thèmes actuels, concernant l’identité sexuée, le genre la procréation et les réponses proposées, je vais commencer par aborder ce sujet dans l’antiquité grecque.
Lucien (Imagines4, Amores13-16) et Philostrate (Vie d’Apollonios6,40) (1), auteurs antiques, nous dit Danielle Gourevitch,  qui vécurent bien plus tard que les évènements qu’ils  relatent, nous rapportent successivement les aventures de l’Aphrodite de Cnide sculptée au 4ème avt JC par  Praxitèle qui fit la célébrité et la fortune de la ville par le passage des pèlerins.
Lucien raconte les aventures d’un jeune homme qui se serait laissé enfermer dans le temple avec la statue d’Aphrodite dont il était tombé amoureux,   par la suite la statue aurait gardé  une trace de la relation sexuelle  qu’elle aurait subie.
 Il existait également une version homosexuelle de cette  histoire à propos de l’Eros de Praxitèle. Dans nos temps modernes, on aproposé de désigner le fait d’avoir des relations sexuelles avec une statue par perversion agalmatophilique.
 Cette  proposition est, bien sûr, contemporaine, puisque ce n’est qu’au 19e siècle que Richard Krafft-Ebing  va répertorier ce qu’on  nommera les « perversions sexuelles », ce champ ne concernera plus uniquement les juristes et l’église mais  à partir de là, également la médecine.
Remarquons que le terme agalmatophilie, contient agalma (issu d’agallo : objet qui peut plaire), le fameux agalma de Platon dont parle Lacan à propos de son objet (a) ! Il a signifié dans l’antiquité : ouvrage travaillé offert à un dieu, placé dans son temple,d’abord, image du dieu lui-même,et aujourd’hui en grec il signifie tout simplement  statue. A chaque époque ses idéaux,  ses objets de désir !
Bien sûr,  il n’était pas question alors de perversion, ces récits suscitaient plutôt  la curiosité voire le sarcasme ou la dérision ! J’étais il y a quelque temps à Florence et mes pas m’ont conduit aux Offices où nous voyons ces magnifiques répliques gréco-romaines, bien souvent copies d’originaux   disparus.
En parcourant ces salles du musée, j’ai été  frappée par la beauté des œuvres mais aussi pour certaines par leur ambiguïté : en effet nous sommes bien souvent étonnés, et amenés à nous questionner : est-ce un homme ou une femme ? La confirmation anatomique qui s’offre au regard vient renforcer le trouble de l’équivoque.

LENGUAJE PERVERSO COMO INSTRUMENTO DE MANIPULACIÓN SOCIAL (Coloquio de la FEP en Madrid)



BELÉN RICO
Utilizar el lenguaje como instrumento para realizar acciones perversas es tan antiguo como el principio de los tiempos.
Nos podemos retrotraer a Adán y Eva, su perversión del lenguaje en vez de aclarar, confundió la relación entre ellos, usando el lenguaje de medias verdades.
Cuando Dios les habló, en la medida en que habla, ordenó el goce.
La Biblia en (Génesis 11,7) Dios dice, para detener la Torre de Babel,  “ahora pues, descendamos, confundamos allí su lengua, para que ninguno entienda el habla de su compañero”.
El cuento de “Alicia en el País de las Maravillas”, señalaba el poder de la lengua como instrumento perverso de dominación:
Dice Alicia-“La pregunta es si se puede hacer que las palabras puedan decir tantas         cosas diferentes”.
-“La pregunta”-dijo Humpty Dumpty-“es saber quién es el que manda….eso es todo”.
Goebbels, ministro de Hitler afirmaba”no hablamos para decir algo, si no para obtener un efecto particular”.
Todos reconocieron que la palabra es el primer ejercicio de poder porque  el lenguaje da forma al mundo, permite la comunicación y sociabilización.
La palabra es un regulador de los procesos psíquicos del comportamiento. Somos lenguaje.
El empleo deliberado del lenguaje para la confusión de las conciencias y la ocultación de la realidad es perversa manipulación.
Todos los dominadores, magos, religiosos, políticos, economistas, intelectuales, utilizaron palabras para confundir, ocultar, aterrorizar, mantener la ignorancia, dominar y explotar.
El arma más letal del hombre es el lenguaje. Palabras como minúsculas cápsulas de veneno que pueden ser tragadas sin darse uno cuenta. Parecen no tener efecto y luego al  tiempo manifiestan su reacción tóxica.
Ya Platón en “Gorgias” a los abusos de la lengua los llamó perversiones retóricas, cesiones inconscientes.
La perversión lingüística está llena de trampas, recovecos y deformaciones del uso del lenguaje, impedimento para escuchar la historia con transparencia.
El pensamiento construye trampas en las que luego queda preso.
¿Preso de quién? …del perverso.
George Orwell,  afirmaba que el lenguaje político está diseñado para que las mentiras parezcan verdades, el asesinato una acción respetable y  dar a la vaguedad apariencia sólida.
El pensamiento se falsifica por el lenguaje. Las perversiones políticas de la lengua per-vierten las definiciones comúnmente aceptadas haciéndolas significar algo distinto de lo que significan.
Todos nuestros problemas individuales y sociales comparten un desafío común, intentar comprendernos a través de las palabras.

¿POR QUÉ DICE LACAN QUE LA PULSIÓN NO ES LA PERVERSIÓN? (Coloquio de la FEP en Madrid)



Alma Barrera

En Tres ensayos de una teoría sexual, Freud analiza la sexualidad en las perversiones indicando que hay un carácter anómalo en la sexualidad del ser humano, establece una ruptura entre la sexualidad del animal y la humana e indica que la sexualidad en buena medida está desligada de la función reproductora y que, en ésta no hay ninguna posibilidad de complementariedad.  La razón fundamental se debe a que la sexualidad en el ser humano, un ser hablante, está inscrita en el campo del lenguaje desde su nacimiento.  Debido a ello, el lenguaje trastorna todas las necesidades biológicas cerrando el camino a una satisfacción enteramente natural.  Es decir, el lenguaje, en tanto que pre-existe a todas las necesidades, se somete inevitablemente al registro de la palabra, que se muestra en la demanda.
La demanda implica que toda palabra tenga como efecto una pérdida de satisfacción respecto a la necesidad, esta pérdida depende del todo de su carácter siempre equivoco, en la medida en que, el significante puede significar algo más. No hay un lazo univoco entre el significante y el significado ya que, la simple articulación de la palabra, produce una discordia entre estos. El significante no es idéntico a su significado, ya que no puede significarse a sí mismo, por tanto, hay una estructura de discordia fundamental que establece como Ley: eso jamás. El significado, por su parte, se desliza bajo el significante para significar otra cosa: pero aún así. Aquí se ubica la causa del fracaso de la demanda, fracaso que resulta de la no división del sujeto entre lo enunciado, lo que demanda, y la enunciación, lo que está más allá.
En subversión del sujeto y dialéctica del deseo...” Lacan dirá que “el deseo se esboza en el margen donde la demanda se desgarra de la necesidad: margen que es el que la demanda, cuyo llamado no puede ser incondicional sino dirigido al Otro”[1]. En el punto donde la demanda fracasa surge el deseo que no es sino la huella, la marca, de una perdida de satisfacción. A partir de esto, se puede decir que el deseo se articula no sólo con aquel resto insatisfecho que se produce, lugar donde el sujeto queda dividido por la imposibilidad de una satisfacción; sino también, por otra parte, con una parte de la estructura del lenguaje que se designa como lo imposible de decir, el goce.