Fotografía & Psicoanálisis (a partir de la obra de Pedro Jarque). Evento coordinado por Cristina Jarque.

 

Fragmento de la conferencia de Cristina Jarque que se llevará a cabo (online) el sábado 17 de mayo (18H de España).

El león que nos mira

Cristina Jarque

 

¿Puede una imagen revelarnos algo de lo escindido del sujeto? ¿Qué nos interpela desde el ojo animal, desde la lente del fotógrafo, desde el campo inconsciente? Estas preguntas, lejos de buscar respuestas concluyentes, se abren como umbrales a una experiencia estética y clínica que tiene en la obra de Pedro Jarque un dispositivo privilegiado para pensar lo visible, lo mirado, y aquello que, sin mostrarse, nos confronta.

Quiero centrarme en la fotografía titulada: Narciso, que es la que engalanará la portada de nuestro próximo libro “EL FANTASMA”. En la imagen que nos ocupa(la fotografía de un león agachado sobre el agua, cuya mirada frontal se refleja en el reflejo del agua) se condensa una tensión estructural que remite directamente a lo que Jacques Lacan llamó la schize del ojo y la mirada. El león no sólo mira: nos mira. O más bien, algo nos mira desde él, y nos sitúa, como espectadores, en el lugar de quien es mirado sin saber exactamente por qué o por quién. Esta escisión (schize) entre el ojo (órgano de la visión, mediador fisiológico del mundo)  y la mirada (función pulsional, efecto del deseo del Otro) es fundamental para comprender cómo la imagen de Pedro Jarque se transforma en acontecimiento escópico. El sujeto, nos dice Lacan, no se reduce a quien ve, sino que se constituye como tal al ser visto. La fotografía de Pedro Jarque, en este sentido, no es sólo una representación de un animal: es una escena en la que el sujeto del deseo es convocado por la mirada misma de la imagen.

El león, inclinado sobre el agua, remite de forma inmediata al mito de Narciso. Pero en este caso, lo narcisista no es simplemente el reflejo especular, sino la alteridad inquietante que se aloja en el doble. No hay aquí contemplación enamorada sino una especie de reconocimiento imposible. Lo que retorna desde el reflejo no es el yo ideal, sino el goce del Otro. El reflejo no tranquiliza, sino que perturba. El rostro del león, de una simetría imponente, parece surgir de las sombras para afirmarse como figura totémica. La intensidad de su mirada atraviesa la lente y apunta, como una flecha, al sujeto que observa. Pero justo debajo, ese mismo rostro duplicado en el agua introduce una división: una imagen que no es imagen, una forma que no es forma, un retorno de lo mismo en clave de inquietante extrañeza. El fantasma escópico se instala en este punto exacto: entre el león que mira y su reflejo, entre el ojo del animal y el ojo de la cámara, entre la mirada que lanza la imagen y la del espectador que, al recibirla, queda atrapado en la red del deseo del Otro. El deseo de ver se transforma en deseo de ser visto. Y en ese cruce, el sujeto se confronta con su propia división: ve, pero es visto viendo. Se mira mirándose.

 

Fragment de la conférence de Cristina Jarque qui aura lieu (en ligne) le samedi 17 mai à 18h (heure d’Espagne).

Le lion qui nous regarde
Cristina Jarque

Une image peut-elle nous révéler quelque chose de la division du sujet ? Qu’est-ce qui nous interpelle depuis l’œil animal, depuis la lentille du photographe, depuis le champ de l’inconscient ? Ces questions, loin de chercher des réponses définitives, s’ouvrent comme des seuils vers une expérience à la fois esthétique et clinique, où l’œuvre de Pedro Jarque constitue un dispositif privilégié pour penser le visible, le regardé, et ce qui, sans se montrer, nous confronte. Je souhaite me concentrer sur la photographie intitulée : Narcisse, qui ornera la couverture de notre prochain livre “LE FANTASME”. Dans l’image qui nous occupe (la photographie d’un lion penché au-dessus de l’eau, dont le regard frontal se reflète dans le reflet de l’eau) se condense une tension structurale qui renvoie directement à ce que Jacques Lacan a appelé la schize de l’œil et du regard. Le lion ne se contente pas de regarder : il nous regarde. Ou plutôt, quelque chose nous regarde à travers lui, et nous place, en tant que spectateurs, à la place de celui qui est regardé sans savoir exactement par quoi ni par qui.

Cette scission (schize) entre l’œil (organe de la vision, médiateur physiologique du monde) et le regard (fonction pulsionnelle, effet du désir de l’Autre) est fondamentale pour comprendre comment l’image de Pedro Jarque devient un événement scopique. Le sujet, nous dit Lacan, ne se réduit pas à celui qui voit, mais se constitue en tant que tel à partir du moment où il est vu. La photographie de Pedro Jarque, en ce sens, n’est pas simplement une représentation d’un animal : c’est une scène où le sujet du désir est convoqué par le regard même de l’image. Le lion, penché sur l’eau, renvoie immédiatement au mythe de Narcisse. Mais ici, le narcissisme n’est pas simplement celui du reflet spéculaire, il est aussi celui de l’altérité troublante qui habite le double. Il ne s’agit pas d’une contemplation amoureuse, mais d’une sorte de reconnaissance impossible. Ce qui revient depuis le reflet n’est pas l’idéal du moi, mais la jouissance de l’Autre. Le reflet n’apaise pas, il dérange. Le visage du lion, d’une symétrie imposante, semble surgir de l’ombre pour s’affirmer comme une figure totémique. L’intensité de son regard traverse la lentille et pointe, telle une flèche, vers le sujet qui observe. Mais juste en dessous, ce même visage, dupliqué dans l’eau, introduit une division : une image qui n’est pas une image, une forme qui n’est pas une forme, un retour du même sous la modalité de l’étrangeté inquiétante. Le fantasme scopique s’installe précisément à cet endroit : entre le lion qui regarde et son reflet, entre l’œil de l’animal et l’objectif de la caméra, entre le regard que lance l’image et celui du spectateur qui, en le recevant, se trouve pris dans la toile du désir de l’Autre. Le désir de voir se transforme en désir d’être vu. Et dans ce croisement, le sujet se confronte à sa propre division : il voit, mais il est vu en train de voir. Il se regarde en train de se regarder.

 


 Fragmento de la conferencia que se llevará a cabo (online) el sábado 17 de mayo (18H de España) bajo la coordinación de Cristina Jarque.
La "escisión" del ojo y de la mirada, precisión y pleonasmo en la pulsión escópica
Emmanouil Konstantopoulos
Como subraya Cristina Jarque, Pedro Jarque es «un fotógrafo cuyo mirar perturbador, incisivo y preciso revela, más allá de la superficie de lo capturado, los fragmentos que nos confrontan con las complejidades más profundas del inconsciente». Las imágenes en las fotos de Pedro Jarque, más allá de representar lo visible de un animal salvaje, captan el instante de una mirada salvaje y, al mismo tiempo, estampan el fantasma por la fuerza de la precisión de la pulsión escópica. Cuando me encuentro frente a la foto de la mirada salvaje de un tigre —mi foto preferida entre las de Pedro Jarque—, ese tigre me mira tanto como yo lo miro. Si se quiere, hay lo que yo llamaría una “precisión de la alteridad”. «Ese universo de cosas por el cual la mirada es bautizada, Merleau-Ponty lo designa como el del “ser bruto” o “salvaje”». Sí, podría decirse, siguiendo a Merleau-Ponty, que el universo fotográfico de Pedro Jarque es un “ser bruto” o “salvaje”. Frente a una foto de Pedro Jarque, situarse ante la precisión de la imagen de la mirada salvaje de tal o cual animal, más allá de suscitar, “simplemente”, un instante fóbico, abre una cierta conmoción de la percepción en el sentido de que esta última parece perder sus certezas. Hay, si se quiere, una paradoja que hace que la foto de la imagen de la mirada salvaje de un animal o de la mirada de un animal salvaje logre sacudir al espectador, fusionando los límites de su percepción entre dominio e ignorancia. En otras palabras, y para decirlo en breve, hay algo imperceptible en la percepción del espectador, y ese “imperceptible en la percepción” encuentra su lugar privilegiado en las creaciones fotográficas de Pedro Jarque y su idiosincrasia.
Extrait de la conférence qui aura lieu (en ligne) le samedi 17 mai (18h, heure d’Espagne), sous la coordination de Cristina Jarque.
La « schize » de l’œil et du regard, précision et pléonasme dans la pulsion scopique
Emmanouil Konstantopoulos
Comme le souligne Cristina Jarque, Pedro Jarque, « est un photographe dont le regard troublant, incisif et précis révèle, au-delà de la surface de ce qui est capturé, les fragments qui nous confrontent aux complexités les plus profondes de l’inconscient ». Les images dans les photos de Pedro Jarque, au-delà de représenter le visible d’un animal sauvage, captent l’instant d’un regard sauvage et, en même temps, estampent le fantasme par la force de la précision de la pulsion scopique. Quand je me trouve face à la photo du regard sauvage d’un tigre, ma photo préférée parmi celles de Pedro Jarque, ce tigre me regarde tant que je le regarde. Si vous voulez il y a ce que j’appellerais une « précision de l’altérité ». « Cet univers des choses par lequel le regard est baptisé, Merleau-Ponty le désigne comme celui de l’ « être brut » ou « sauvage » . Oui, on pourrait dire, suivant Merleau-Ponty, que l’univers photographique de Pedro Jarque est un « être brut » ou « sauvage ». Devant une photo de Pedro Jarque, se mettre face à la précision de l’image du regard sauvage de tel ou tel animal, au-delà d’inciter, « simplement », un instant phobique, ouvre un quelconque bouleversement de la perception dans le sens où cette dernière semble perdre ses certitudes. Il y a, si vous voulez, un paradoxe qui fait que la photo de l’image du regard sauvage d’un animal ou du regard d’un animal sauvage arrive à secouer le regardeur, fusionnant les limites de sa perception entre maitrise et ignorance. En d’autres termes et pour le dire tout court, il y a de l’imperceptif dans la perception du regardeur et cet « imperceptif dans la perception » trouve sa place royale dans les créations photographiques de Pedro Jarque et de son idiosyncrasie.


 Fotografía & psicoanálisis a través de la obra de Pedro Jarque.
Vannina Micheli-Rechtman (psicoanalista en París).
Fragmento de la conferencia que se llevará a cabo (online) el sábado 17 de mayo (18H de España) bajo la coordinación de Cristina Jarque (psicoanalista en Toledo).
El fotógrafo Pedro Jarque, muy reconocido por sus impactantes retratos de animales en estudio, interroga la mirada que dirigimos hacia los seres vivos y, más profundamente, hacia nosotros mismos. Su trabajo se aproxima al psicoanálisis por su forma de convocar el inconsciente, el fantasma y la pulsión escópica. Al congelar al animal en una postura casi humana, erige un espejo de nuestra propia alteridad. Lacan demostró que la mirada nunca es neutra. En el dispositivo fotográfico de Pedro Jarque, el espectador queda atrapado en una pulsión escópica: goza viendo, fijando, sin ser visto. Sin embargo, la mirada del animal lo alcanza: insondable, ajena, viene a perturbar esa posición de amo de la mirada. La imagen se convierte entonces en pantalla del deseo, pero también en lugar de la falta: lo que se busca ver (la "verdad" del animal) siempre se nos escapa. Este trabajo fotográfico es una exploración de la psique humana. Al encuadrar al animal, Pedro Jarque descubre al hombre. A través de la otra especie, nos muestra los contornos borrosos de nuestro inconsciente, de nuestros fantasmas y de nuestros miedos. Sus retratos se convierten en reveladores simbólicos, porque a través del animal, siempre se habla del ser humano. Pedro Jarque nos dice: «Quiero que se mire a los animales como se mira a otra persona ».
Los retratos de Pedro Jarque son ante todo una puesta en escena de la mirada animal. Los ojos están en el centro de la composición, a menudo dirigidos directamente hacia el objetivo —y, por tanto, hacia nosotros—. Esa mirada, percibida muchas veces como "humana", nos perturba. Nos remite a nosotros mismos, a nuestra propia mirada sobre los animales. Aquí podemos invocar el pensamiento de Jacques Derrida, especialmente en El animal que luego estoy si(e)ndo, donde aborda la relación entre humanos y animales, y propone una profunda reflexión sobre la subjetividad animal, la comunicación, la ética y el lugar del animal en el pensamiento y la sociedad, cuestionando las distinciones clásicas entre el ser humano y el animal.
Derrida opera allí una inversión del cogito cartesiano, refutando la idea de que el animal carece de lenguaje o subjetividad, e insiste en la dimensión lingüística de los animales.
Photographie & psychanalyse à travers l’œuvre de Pedro Jarque
Vannina Micheli-Rechtman (psychanalyste à Paris)
Extrait de la conférence qui se tiendra (en ligne) le samedi 17 mai à 18h (heure d’Espagne), sous la coordination de Cristina Jarque (psychanalyste à Tolède).
Le photographe Pedro Jarque, largement reconnu pour ses portraits saisissants d’animaux en studio, interroge le regard que nous portons sur les êtres vivants et, plus profondément, sur nous-mêmes. Son travail rejoint la psychanalyse par sa manière de convoquer l’inconscient, le fantasme et la pulsion scopique. En figeant l’animal dans une posture quasi humaine, il dresse un miroir de notre propre altérité. Lacan a montré que le regard n’est jamais neutre. Dans le dispositif photographique de Pedro Jarque, le spectateur est pris dans une pulsion scopique : il jouit de voir, de fixer, sans être vu. Pourtant, le regard de l’animal le rattrape : insondable, étranger, il vient troubler cette position de maître du regard. L’image devient alors un écran du désir, mais aussi un lieu de manque : ce que l’on cherche à voir (la « vérité » de l’animal) nous échappe toujours. Ce travail photographique est une exploration de la psyché humaine. En cadrant l’animal, Pedro Jarque révèle l’homme. À travers l’autre espèce, il nous donne à voir les contours flous de notre inconscient, de nos fantasmes et de nos peurs. Ses portraits deviennent ainsi des révélateurs symboliques, car à travers l’animal, c’est toujours de l’humain qu’il est question. Pedro Jarque nous dit : « Je veux que l’on regarde les animaux comme on regarde une autre personne. »
Les portraits de Pedro Jarque sont avant tout une mise en scène du regard animal. Les yeux sont au centre de la composition, souvent dirigés directement vers l’objectif — et donc vers nous. Ce regard, souvent perçu comme « humain », trouble. Il nous renvoie à nous-mêmes, à notre propre regard sur les animaux. On peut ici invoquer la pensée de Jacques Derrida, notamment dans L’animal que donc je suis, où il aborde la relation entre humains et animaux, et propose une réflexion profonde sur la subjectivité animale, la communication, l’éthique, et la place de l’animal dans la pensée et la société, remettant en question les distinctions classiques entre l’humain et l’animal.
Derrida y opère un renversement du cogito cartésien, réfutant l’idée que l’animal serait dépourvu de langage ou de subjectivité, et insiste sur la dimension langagière des animaux.


 

LaTE-PENSAR EL CINE. Es hoy (sábado 3 de mayo 18H de España).

LaTE-PENSAR EL CINE. Es hoy (sábado 3 de mayo 18H de España). Película "Irreversible". Inaugura Cristina Jarque, coordina Facundo Podestá, intervienen: Raquel Núñez y Esau Arzate. Lectura recomendada: Libro: "Monólogos Femeninos: las voces de la violencia".
El peso insoportable de lo irreversible.
Cristina Jarque
La película (2002) dirigida por Gaspar Noé está contada en orden inverso, lo que nos obliga a presenciar primero las consecuencias de un acto atroz (la violación del personaje de Alex, interpretado por Mónica Bellucci) para luego retroceder en los momentos previos de su vida. La escena de la violación (que en su momento fue muy polémica) representa una irrupción total de lo real: lo que no puede simbolizarse ni decirse con palabras. La escena dura nueve minutos, no hay cortes, no hay escape. Lo insoportable se instala sin mediación. Reflexionaremos sobre la violencia extrema de esta escena porque, lamentablemente es un tema muy actual. Profundizaremos también, por un lado, sobre el enigma de lo femenino y su vínculo con la misoginia radical y, por otro lado, sobre la venganza, ya que es un tema que hemos explorado y desarrollado en varios congresos de Lapsus de Toledo España. En "Irreversible", Pierre, que es la ex pareja de Alex, asesina brutalmente a un hombre con un extintor, creyendo que es el violador. ¿Por qué lo hace? Porque cuando un sujeto está enceguecido por el dolor, la pulsión descontrolada, lo empuja. Sin embargo, el verdadero agresor está allí, observando, impune. Ese error convierte el acto de venganza en un fracaso absoluto: no repara, no sana, no castiga al culpable. Solo produce más horror. Es muy posible que desde la perspectiva de lo que llamamos "la justicia del inconsciente", este acto ha sido un rotundo fracaso. El extintor, objeto que simboliza la urgencia de sofocar un incendio, se vuelve aquí instrumento de destrucción. Pierre intenta apagar el fuego del trauma con más violencia, pero no hace sino propagarlo. Es la imagen perfecta del intento humano de restaurar un orden roto a través de la pulsión, es decir, el acto sin ley. En este caso, no hay justicia posible. Solo el peso insoportable de lo irreversible. Será una tarde muy productiva porque el tema es muy intenso. Nos vemos en unas horas.